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Légende...

Omer Thibodeau devait être archéologue dans l'âme sans l'savoir. Vous savez, le bruit court qu'il aurait creusé à la main un fossé de ##km de long avec sa petite pelle à main alors qu'il vivait en hermite sur son lot 869. Mais cette manie de creuser, cette volonté et cette force n'est pas venue toute seule...

Alors qu'Omer avait une dizaine d'années, environ, pour une raison possiblement enfantine, il s'est trouvé de l'autre côté du pont, peut-être à appeler les vaches, peu importe. Il remarqua que le sol était rouge à l'endroit où sa fidèle pelle était planté. Jeunot, il élargit son trou et plongea ses mains à l'intérieur.

Quelques temps plus tard, quelle ne fut pas la surprise d'Alphonse père de voir ses vaches revenir avec des traces de main rouge sur les flancs!

Extraction et traitement de l'ocre

Voici l’une des exploitations les plus particulières de la région: Alphonse Thibodeau a découvert de l’ocre sur son terrain en quantité suffisante pour la transformer et la vendre. Mais pour se faire, il y avait quelques étapes à suivre et des investissements à faire.


D'abord, il y avait l'exploration. Les industrieux devaient s'assurer que la précieuse matière se trouvait disponible en quantité suffisante, et c'était le cas.

Ensuite, le terrain devait être bûché. Un moulin étant sur les terres du propriétaire, ils en ont pofité pour scier de la planche et du bardeau.

Une fois la terre libre, l’ocre était ramassée à même le sol coloré. Elle était extraite à la pelle et chargée dans des wagons sur rail que la famille Thibodeau avait préalablement installé. C'était l'un des premiers investissement pour l'industrie.

 

Extraction de l'ocre sur le site de Red Mill en Mauricie. 
Crédit photo: Centre interuniversitaire d'études québécoisesExtraction de l'ocre sur le site de Red Mill en Mauricie. Crédit photo: Centre interuniversitaire d'études québécoisesLes Thibodeau (Omer se trouve assis à droite) et Ouellet pris en photo. Alphonse est à l’extrême gauche. M. Ouellet est en complet près du centre. Photo: famille ThibodeauLes Thibodeau (Omer se trouve assis à droite) et Ouellet pris en photo. Alphonse est à l’extrême gauche. M. Ouellet est en complet près du centre. Photo: famille Thibodeau

 

Ingénieux, les industrieux pensèrent à utiliser  la gravité de la pente afin que les lourds wagons descendent facilement sur les rails aménagées, vers les fours qui se trouvaient au bas de la pente, près de la rivière à la jonction d’un ruisseau. Donc les fours se situaient près d'une source d'eau qui pouvaient servir en cas d'incendie. Après tout, ils fonctionnaient 24h/24h.

 

 

 

 

 


C'est donc trois fours de briques réfractaires qui chauffaient jour et nuit pour assécher l’ocre et lui donner la couleur rouge désirée : le traitement thermique. C'est une étape cruciale puisque  c'est à ce moment que la teinte désirée est obtenue. Ces fours fonctionnaient grâce à la croûte de bois provenant du moulin à scie.

 

Fours de briques présents à la manufacture d’ocre RedMill près de Champlain. Crédit Photo : centre interuniversitaire d'études québécoisesFours de briques présents à la manufacture d’ocre RedMill près de Champlain. Crédit Photo : centre interuniversitaire d'études québécoises
Par la suite, l’ocre chauffée était amené au moulin en passant par le pont suspendu. C'est là que le pigment d'oxyde de fer était broyé. C'était une autre étape importante qui donnait à l'ocre sa finesse et donc sa qualité pour faire une bonne peinture.

Par la suite, la poudre devait être tamisée pour obtenir un produit uniforme. Du moins, c'est ce qu'ils faisaient à Red Mill alors que la "Canada Paint" exploite et transforme l'ocre des terres du rang Saint-Malo à la fin du dix-neuvième siècle.  À ce jour, nous n'avons pas d'éclairssicement à ce sujet pour la manufacture Thibodeau-Ouellet.

Enfin, l'ocre sous différentes teintes, est entreposée dans des tonneaux à l’étable. Ils étaient ensuite vendus au magasin général ou exportés par train.
En 1913 on extrait 200 tonnes de minerai d’ocre.

Alors que l'industrie de Red Mill se modernise à partir de 1910 avec de nouveaux fours en fonte et un pulvérisateur, il ne semble pas que la société de manufacture de peinture Thibodeau-Ouellet investissent dans ces équipements modernes. C'est plutôt le décès des deux investisseurs et la conjoncture économique des années 30 qui auront eu raison de l'exploitation.